ALAIN MARDEL COMEDIEN ET FORMATEUR
ALAIN MARDEL
- COMÉDIEN -
- ENSEIGNANT THÉÂTRE -
cours hebdomadaire pour adultes, enfants, personnes âgées ...
- FORMATEUR -
Animation de stage de Développement personnel par le théâtre :
Salle Le Papillon Bleu
Lieu : 40, rue de la république.
Immeuble Moraré. Centre ville.
1er étage au fond du couloir.
voir menu calendrier du site pour les dates des stages, et des ateliers.
La scène, îlot de rêve.
Du charisme, ça, Alain Mardel n'en manque pas. Cet autodidacte
comme il n'aime pas se définir est pourtant bel et bien un exemple du
traditionnel « quand on veut, on peut ». Dernièrement vu à l'affiche
de son monologue « Marin à l'ancre » tiré des lettres de Bernard
Giraudeau, ce comédien, metteur en scène et écrivain a derrière lui un parcours
hors du commun.
Qui ose avouer avoir lu son premier livre à 19 ans ? Quittant l'école à 13
ans, Alain Mardel découvre la lecture à la terrasse d'un café, six ans plus
tard. Assis à une table, il voit son voisin de table oublier un livre. La
couverture pleine de couleur l'attire. C'est décidé, il vole ce livre. Et quel
livre « Le vieil homme et la mer » qu'il mettra plusieurs semaines à
déchiffrer. S'en suit alors une boulimie littéraire : Balzac, Dostoïevski,
tous les grands auteurs y passent. « Je sais que c'est difficile à croire
mais je me souviens d'une émotion en lisant “Crime et châtiment”. J'étais
tellement empli d'émotion que j'en ai eu le souffle coupé. » Il vit alors
un changement radical. Cinq ans plus tard, il feuillette l'Express, alors qu'il
travaille comme télévendeur. Il tombe sur l'annonce des cours de théâtre Simon.
À peine le téléphone raccroché le voila parti en direction de l'école pour
s'inscrire. Seulement il doit d'abord apprendre un texte. Mais ce passionné
impulsif portera son dévolu sur le monologue de Ruy Blaze. Il mettra alors deux
mois à l'apprendre et à se présenter à nouveau au cours de théâtre. « Vous
jouez très mal, mais il y a quelque chose », annonce l'examinateur. Alain
Mardel vient de succomber au théâtre. « C'est comme une drogue. Une fois
qu'on y a goûté on ne peut plus s'en passer. Quand on va vraiment dans le
théâtre, on n'en sort pas. » Ce rapport vibrant avec les mots, la scène,
les personnages Alain Mardel le chérit. « Je ne connais pas de meilleur
îlot pour vivre que la scène ». Pourtant après un an au cours Simon, il
décide de partir. Il n'y apprend rien. Il prend alors des cours avec Max Naldini
et crée « la troupe du guichet » avec six de ses camarades de
l'époque. Il décide de monter des pièces en les écrivant. « On n'était pas
très doué au départ. » rigole cet homme qui porte un regard posé sur son
passé.
C'est ainsi pendant huit ans, mais la réalité du métier fait qu'Alain Mardel en
« a marre d'être pauvre. J'arrête d'embêter les spectateurs ». Cette
parenthèse dans sa vie d'artiste lui ouvre les portes de l'amour.
« Tout est
pulsionnel chez moi. Mon destin est là. Ce livre sur la table, cette publicité.
C'est l'univers qui m'envoie ça. Ce sont les mots qui dirigent ma
vie »
Alors commercial, il rencontre sa femme. Bientôt parent, le couple
décide d'élever leur fille au bord de la mer. Et les voilà depuis maintenant
treize ans en Nouvelle-Calédonie. « C'est ma fierté de l'avoir vu grandir
ici ». Ici justement, c'est Isabelle De Haas qui lui remet le pied à
l'étrier. « Je lui suis vraiment très reconnaissant. J'ai su en remontant
sur scène que je n'arrêterais plus. » La « Fokesasorte compagnie »
voit le jour. Désormais, la troupe, c'est lui avec ses monologues. « Je
voulais me prouver quelque chose. À 50 ans, c'était une marche à gravir. Quand
on veut réellement quelque chose, les choses se mettent en place autour ».
« Je suis très heureux, j'ai
eu beaucoup de chance en volant Hemingway. Ca aurait pu être Pif le chien, quoi
que, je serai peut être dessinateur. »
À la lecture du livre de Bernard Giraudeau, il a le déclic. Il a
senti « une ressemblance d'âme ». Hormis ses spectacles en création,
ses livres, son court-métrage qu'il compte présenter au festival de La Foa en
2010 (1er prix du scénario par la Province Sud), l'artiste au grand cœur mène
des projets sociaux dans les maisons de quartiers auprès de jeunes déscolarisés
ou handicapés. C'est pourquoi il développe des ateliers de prise de parole en
public « pour un public qui n'a pas forcément l'occasion ou le droit de le
faire. » Car comme il le souffle « On a toujours besoin de dire
quelque chose ».
Sandrine Cardon